samedi 17 septembre 2011

Je râle, j'ai le droit, non?

Je suis dans le train en direction de Bordeaux. Je trouve le moment tout choisi pour partager avec vous de légères, très légères frustrations au sujet de l’efficacité organisationnelle que j’observe depuis mon arrivée dans l’Hexagonal.

Premier exemple, première journée : Versailles. Nous voulions une visite guidée. Nous nous dirigeons donc vers le bâtiment indiqué pour prendre nos billets. Une charmante préposée nous explique que nous avons de la chance puisqu’elle peut nous inclure dans un groupe de trente personnes où il ne reste que quelques places. En bons Nords-Américains que nous sommes, nous sautons sur l’occasion. Elle s’empare alors d’un dépliant et y inscrit un numéro en nous prévenant de ne surtout pas le perdre, et elle nous entraîne devant la fenêtre pour nous expliquer comment nous rendre à un autre bâtiment, situé complètement de l’autre côté de la cour où nous nous trouvons et où nous pourrons payer et obtenir nos billets. Fort bien. Il pleut, mais cela ne nous décourage pas. Nous sommes fraîchement débarqués et encore tout à fait naïfs, et nous trouvons à la fois étrange et amusante cette façon un peu alambiquée de procéder. Nous retraversons donc la cour, nous entrons dans le bâtiment désigné et nous attendons notre tour. En effet, un groupe est arrivé avant nous et la guichetière, unique en son genre (après tout, Versailles, c’est pas si couru que ça!), est entièrement occupée à imprimer les billets. Finalement, elle prend notre dépliant, entre l’information nécessaire dans l’ordinateur et nous remet les billets en nous disant de revenir quinze minutes avant le début de la visite. Elle est gentille. Elle nous suggère de prendre un café pour tromper l’attente dans la salle située… oui, de l’autre côté de la cour. Lorsque nous reviendrons pour nous joindre à notre groupe, nous constaterons que nous sommes en fait seulement sept personnes. Nous n’avons jamais su ce qu’il était advenu des autres. Peut-être se sont-ils égarés dans un des passages secrets du château?

Deuxième exemple : les billets de théâtre. Nous sommes allés à deux reprises au Kiosque de la Madeleine pour nous procurer des tickets pour voir un spectacle. Nous nous demandons encore la raison pour laquelle, après avoir payé lesdits tickets, nous ne recevons que des bouts de papier contenant les renseignements relatifs à la pièce de théâtre mais rien sur les places que nous occuperons. Non. Pour cela, il faut arriver une demi-heure avant le début de la pièce et faire une file (la dernière fois, il y en avait deux, soit une pour ceux qui avaient réservé mais pas encore payé, et une autre pour ceux qui avaient déjà payé. Petit hic : les deux files convergeaient pour n'en faire qu'une seule!). Lorsque les guichets ouvrent, nous recevons d’autres billets sur lesquels nos places sont indiquées. Notre peine ne s’arrête pas là puisque nous devons ensuite attendre l’ouvreuse pour entrer dans la salle et prendre nos sièges. Il semble bien que les gens ne sont pas en mesure de s’orienter eux-mêmes et cela a un prix : un pourboire pour le guide qui t’amène à bon port.

Troisième exemple : Surcouf. C’est le magasin d’électronique où la soeur Psy a pu se procurer une nouvelle caméra. Nous avons d’abord demandé des renseignements au vendeur qui nous a montré le modèle que nous voulions. Lorsque nous avons manifesté notre intention d’acheter la caméra, le vendeur nous a remis un papier que nous devions présenter à la caisse pour payer. Nous avons descendu un étage et avons trouvé les caisses. Après avoir payé, nous avons reçu un autre papier que nous devions donner cette fois au comptoir responsable du « picking ». Là, le préposé doit prendre connaissance du bon de commande et téléphoner (j’imagine au comptoir où nous étions auparavant) pour demander qu’on lui envoie la marchandise souhaitée. Après encore un bout de temps, les boîtes arrivent enfin et on peut récupérer notre dû.

Je sais que tout cela fait partie du choc culturel et du plaisir de la découverte. C'est juste que des fois, je m'ennuie presque des Américains!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire