samedi 10 septembre 2011

La prise de Paris

C'est fait. Nous sommes maintenant en territoire français. Le vol s'est bien déroulé. Faut quand même préciser que voyager sur les ailes d'Air Transat, ce n'est pas le luxe. À cause de soi-disant perturbations qui n'étaient finalement pas si dérangeantes que ça, nous avons été obligés de rester ceintures bouclées, sans nourriture à nous mettre sous la dent avant les environs de minuit et, surtout, sans possibilité d'aller pisser. Ce matin, qui survenait somme toute quelques heures seulement après notre souper, nous avons été privés du petit déjeuner encore et toujours à cause des fameuses perturbations. Mais parce qu'elle n'est animée d'aucun orgueil, la compagnie Air Transat a quand même pris le temps de nous passer son petit vidéo maison rendant hommage à son engagement auprès de diverses causes et sollicitant la générosité de ses malheureux clients. Quand je pense qu'elle prétend être en état de faillite pratiquement tous les jours, j'en deviens malade. Imaginez-vous qu'en plus elle demande 7 $ pour une couverture et des écouteurs et qu'elle entretient un froid sibérien à l'intérieur de la cabine pour pouvoir en vendre davantage.

En tout cas. Nous sommes arrivés une demi-heure plus tôt que prévu. Et nos valises nous ont suivis. Nous avons considéré ça comme un bon présage. Restait à trouver la navette qui nous permettrait de nous rendre au centre-ville de Paris pour récupérer l'appart que nous avions loué. Après avoir demandé plus d'une fois notre chemin dans différents kiosques d'information et nous être adressés à des préposés qui semblaient (je dis bien semblaient) disposer à nous venir en aide, nous avons abouti dans un autobus conduit par un charmant français d'origine outre-frontière. Le parcours, qui durait près de 40 minutes, nous a permis d'examiner des quartiers moins bien connus de Paris. Je dois avouer que j'ai trouvé le début du trajet un peu triste parce que nous embarquions une foule bigarrée et multiethnique dans des secteurs vraiment pauvres. Je n'arrêtais pas de penser aux émeutes qui avaient eu lieu dans Paris il y a un ou deux ans. Le pire, ou en tout cas certainement le plus révélateur, c'est que nous avons aussi été témoins d'une altercation assez vive entre un homme et une femme, un noir et une blanche, qui tournait notamment autour du féminisme et aussi du racisme. Vous savez comment sont les Français? Oui, gueulards. Et nous n'avons pas été épargnés. Ça se lançait un peu de tout par la tête et c'était fort, et personne ne semblait s'en préoccuper outre mesure. Quand nous sommes arrivés au terminus, nous avons débarqué les derniers et le chauffeur a senti le besoin de venir nous préciser de ne pas nous en faire, que les deux protagonistes avaient été aussi stupides l'un que l'autre et que, c'est bien connu, il est toujours préférable de ne pas parler de politique, ou de religion, ou de tout autre sujet susceptible de devenir explosif.

Un peu secoués par cette arrivée bruyante, nous avons déniché un taxi pour nous conduire à l'appart sis, selon moi, au 14, rue de l'Arsenal. Le chauffeur, un Asiatique pas bavard du tout mais très efficace, nous laisse devant l'immeuble qui ne ressemble pas tout à fait à l'image du site Internet où j'avais trouvé la perle rare. L'Homme sonne et demande à parler à Conrad (la personne qui devait nous remettre les clés). On lui crie dans l'intercom qu'il n'y a pas de Conrad à cette adresse. Décontenancés parmi notre amas de valises, nous ne savons plus trop quoi faire lorsqu'un jeune homme en robe de chambre paraît à la fenêtre de l'immeuble d'en face. Il nous apprend que nous venons de sonner au commissariat de police. Là, c'est trop bizarre. Je prends le cell de la soeur Psy pour appeler le fameux Conrad et lui dire que nous nous trouvons devant l'appart mais que nous ne savons pas comment entrer. Il dit qu'il vient nous rejoindre et il apparaît au numéro 11 et non pas 14! Hon!


Après, après, nous avons essayé de rester réveillés pour faire une nuit normale. Comme vous voyez, nous avons réussi puisque je vous écris. Nous avons dîné dans un sympathique petit resto où nous nous sommes régalés de bruschettas et de pavés au saumon sur salade corso en contemplant la place de la Bastille juste en face de nous. Nous avons aussi eu le temps de faire une épicerie et de repérer une ou deux boulangeries pour nos croissants de demain matin. Enfin, nous avons fait un tour à la place des Vosges (prononcer Vôsges) et visité la maison de Victor Hugo.




Savez-vous que nous avons rencontré des amoureux qui se bécotent sur la place publique, place publique? (sur un air connu)

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