mercredi 14 septembre 2011

Souviens-toi que tu es poussière

C'était pas mal le thème de la journée. Les morts du cimetière du Père Lachaise. Les livres d'occasion de la librairie Lumière. En masse de poussière dans les deux cas.

Mais prenons le tout du début. Simple coïncidence ou opportuniste hasard? Avant de franchir l'une des entrées du cimetière, nous apercevons au coin de la rue l'enseigne suivante qui vient de donner le ton aux deux prochaines heures :


Que l'on rencontre des commerces de pierres tombales à l'entrée d'un immense cimetière comme celui du Père Lachaise n'a rien d'étonnant, mais quand on s'appelle Lecreux et qu'on se lance dans ce genre d'entreprise, cela relève presque de la caricature!

En dociles et consciencieux touristes que nous sommes, nous avons acheté le plan de l'endroit et avons tenté de repérer certains occupants célèbres. Nous avons ainsi déniché Jim Morrison et Gilbert Bécaud. Dois-je vous préciser que les deux artistes n'attirent pas les mêmes fidèles? Jeunes tatoués avec piercings pour le premier, vieilles madames à souliers orthopédiques pour le second. La soeur Psy a eu le pied chanceux en s'accrochant presque sur la tombe de Sarah Bernard et l'Homme mélomane a eu une pensée pour Chopin dont vous pouvez admirer ci-dessous la dernière demeure :


Certains monuments sont de véritables oeuvres d'art :



Nous avons aussi découvert que des disparus sont conscients de la nécessité de conserver en bon état le lieu de leur dernier repos et qu'ils ont donc entrepris des travaux de rénovation. Leurs voisins, eux, ont une conscience verte et recyclent leurs vieux restes. C'est Madame May qui serait contente. Photo s.v.p. :


Enfin, nous avons pu prendre toute la mesure du proverbe qui veut que les paroles s'envolent et que les écrits restent... pour l'éternité. Tout d'abord, ce très beau texte sur la tombe du poète et écrivain allemand Yvan Goll, pseudonyme d'Isaac Lang :


Je n'aurai pas duré plus que l'écume
Aux lèvres de la vague sur le sable
Né sous aucune étoile un soir sans lune
Mon nom ne fut qu'un sanglot périssable

Et une simple exclamation qui a au moins le mérite d'être claire :


Revenus dans le monde des vivants, nous avons entrepris de nous rendre à la librairie d'occasion qui avait fait au mois d'août l'objet d'une chronique de Josée Blanchette dans le journal Le Devoir. Je tenais à y aller d'abord pour m'acheter un Troyat, un Maupassant, ou tout autre auteur classique français, mais aussi pour découvrir cet endroit qui, d'après l'article, ressemblait à une caverne des mille et une nuits avec ses innombrables livres classés dans des boîtes à chaussures. Dès notre entrée, je m'empresse de déclarer à la propriétaire que je me retrouve devant elle grâce aux propos de Josée. Mal m'en pris. Nous avons eu droit à l'expression d'une frustration accumulée pour cause de quiproquo entre la journaliste et la libraire. Qu'importe. La soeur Psy, l'Homme et moi sommes tous repartis avec des livres qui viendront s'ajouter à nos bagages et le soulagement de ne pas avoir péri ensevelis sous une pile de bouquins. Vous trouvez que j'exagère? Voyez plutôt :


Il s'en est fallu de peu que l'on doive s'adresser aux réputés frères Lecreux!

1 commentaire:

  1. Mais quel genre de quiproquo? elles se détestent?

    haha, Lecreux, papa doit trouver ça drôle!

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